samedi 23 janvier 2010

LE CADRE TEMPOREL


UNE DATE : A la fin du mois de septembre- au début de l’hiver- quand les élèves se sont réveillés –

(Les seules précisions temporelles ancrant les évènements dans le temps)

LA DUREE :

AVANT LE VOYAGE : (37 Lignes)

Le narrateur, au début de la nouvelle, résume les premières années de la vie de Daniel jusqu’aux préparatifs du voyage en 37 lignes. (.environ 15 ans en 37 lignes)

APRES LE RECIT DU VOYAGE : (37 lignes)

Les 37 dernières lignes évoquent la durée de l’aventure de Daniel « qu’a t-il fait tous ces jours, tous ces mois ? » et elles résument aussi en quelques lignes ce qui s’est passé au collège pendant l’absence de Daniel : la réaction et l’attitude des adultes, l’inquiétude des élèves et leur complicité secrète avec Daniel dont la fugue suscite leur intérêt.

LE VOYAGE / QUETE : (373 lignes)

L’absence de Daniel a duré des mois sans précision aucune. Les mois évoqués ne peuvent être comptéS vu le manque d’indices. Ce qui est évident c’est que la clausule nous resitue au collège. Donc, ou bien l’année scolaire n’est pas terminée ou bien c’est d’une autre année scolaire qu’il s’agit.

Or, l’emploi de l’imparfait et d’autres indicateurs temporels tels que « comme chaque jour » (188), « pendant les premiers jours » (L186), « depuis des jours » (L189), "les premiers jours » (L215) montrent que le narrateur raconte une fois ce qui s’est passé plusieurs fois. Ceci permet de dire que la quête a duré plus que deux jours.

LES ANALEPSES: ( au plus que parfait)

· P 183 « il n’avait rien dit à personne… » les préparatifs-(6 lignes)

· P184 « cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas dormi. »

· P185 il avait imaginé…. »

· P187 « c’était lui que Daniel avait connu tout de suite le premier jour….. » (la rencontre avec le poulpe) (une trentaine de lignes)

Le discours direct :

Plusieurs interventions directes du personnage permettent de raconter une fois ce qui s’est passé une fois. « La mer ! La mer ! » (2 fois)- « bonjour Wlatt »- et l’interpellation des vagues « Viens ! Monte…. » (174)-(175)-(177)

Constatations :

1) Une seule date.

2) Une durée apparente de la quête (2 j) et une durée réelle (plusieurs mois imprécis).

3) Une dilatation du récit à plusieurs reprises permet de vivre avec le personnage les moments les plus intenses de son expérience affective et l’interaction de son être avec l’espace.

4) Des analepses rétrospectives tantôt explicatives (les préparatifs du voyage- ) tantôt introspectives éveillées par un souvenir (la rencontre avec le poulpe- l’évocation de Sindbad (2 fois)-…

5) Le narrateur -élève est plus conscient de la durée car c’est lui qui évoque « les mois, les semaines »

Toutes ces remarques nous permettent de dire que le temps réel dans « Celui qui n’avait jamais vu la mer » est celui de la conscience.

EN EFFET, dans cette nouvelle, Daniel vit le temps à travers ses souvenirs, ses émotions, ses sentiments et ses impressions devant la beauté de la nature et le narrateur nous le fait vivre à travers son âme, celle du personnage qui vit comme en rêve cette expérience qui lui fait découvrir « le pays étrange » extérieur en même temps qu’elle le révèle à lui-même.

Bref, on peut conclure que dans cette nouvelle le temps dans « Celui qui n’avait jamais vu la mer » retrace l’activité psychique du héros qui se trouve en même temps en quête de l’espace et de lui-même.

La durée, la date importe peu pourvu d’y arriver et cela peut durer toute une vie : depuis les premières découvertes de l’enfant de 3 ans qui tâtonne les objets autour de sa mère en les mettant dans sa bouche en passant par les premières interrogations des adolescents sur le monde jusqu’à la découverte de soi comme on dit à l’age adulte. Encore faut-il avoir résolu les complexes, les névroses et tous les traumatismes accumulés et refoulés dans notre inconscient.

La quête de soi semble une tâche dure qui peut perdurer toute la vie sans que l’on puisse voir la mer par delà les dunes de sable à moins qu’on décide de ne pas suivre la politique de l’autruche et d’y aller sinon on risque de continuer toute sa vie dans la prison de l’angoisse comme les amis de Daniel attiré par l’aventure mais incapables d’en prendre le risque. Solution de facilité? Soumission au destin ou au réel ? Ou tout simplement peur de soi ?!

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